
La naturopathie
"La Naturopathie est la médecine du bon sens pour tirer profit de la faculté d’auto régulation, d’auto adaptation et d’auto guérison de l’organisme humain."
Définition donnée par l'OMS en 1983
La naturopathie, une application des 4 grands principes d'Hippocrate :
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"Primum non nocere" (avant tout ne pas nuire) : c’est une médecine non intrusive qui permet d’accompagner les forces intérieures
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"Que l'alimentation soit ton premier médicament" : l'hygiène alimentaire était déjà importante dans les thèses hippocratiques. Retrouver une alimentation saine est l'une des bases fondamentales en naturopathie afin d'éviter certaines pathologies.
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"Vis medicatrix naturae" ( tu suivras la nature en toutes choses,) : suivre les rythmes, les lois et les principes de la nature dont nous ne sommes qu’un élément. Le terme naturopathie vient du latin Naturos et du grec Pathos : guérir dans le sens où le veut la nature.
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Identifier et éliminer les causes: Si tu es malade, recherche d'abord ce que tu as fait pour le devenir.
Historique
La naturopathie tire ses origines des premières femmes guérisseuses,
des médecines dites "primitives" : médecine chinoise, ayurvédique,
mésopotamienne, égyptienne (3000 ans avant J.C.).
Dans la Grèce Antique la médecine atteindra son apogée avec Hippocrate
(IVème siècle avant J.C.) et la Médecine occidentale s’y réfère encore :
c’est lui qui a écrit le fameux « serment d’Hippocrate »
dont s’inspirent toujours les docteurs en médecine.
A partir du XVIIème siècle et dès l'apparition du rationnalisme, la pensée
matérialiste prédominera dans la société occidentale.
Les découvertes scientifiques de Descartes, Newton,
Lavoisier vont profondément et durablement bouleverser
les principes de la médecine.
Du raisonnement cartésien, le monde occidental tirera bientôt ses principes
en recherchant à démontrer par l’analyse scientifique, alors que Diderot
prévenait : "On risque autant à croire trop, qu'à croire trop peu",
ceux-ci se mirent à penser que tout ce qui est démontrable existe, et
inversement ce qui n'est pas démontré n'existe pas.
Cette approche cartésienne de l’humain allait engendrer
une scission entre le corps et l’esprit.
Au XIXème siècle, en Allemagne, S. Kneipp rejettera la médecine
conventionnelle et se soignera lui-même de la tuberculose
puis s’intéressera activement à l’action
thérapeutique de l’eau (bains et douches alternance de température)
et à l’activité médicamenteuse des plantes.
"Tout ce dont nous avons besoin pour rester sains,
la nature nous l’a donné en abondance. " S. Kneipp
En France, P. Carton (1875 - 1947), médecin parisien,
fonda une médecine naturelle inspirée des principes d'Hippocrate.
Sa méthode se différencie de la médecine conventionnelle
dans la mesure où elle définit différemment les causes des maladies.
Selon lui, les causes de toutes les maladies proviennent d'un
système immunitaire fragilisé par une mauvaise hygiène de vie.
Dans cette perspective, les invasions microbiennes
ne sont alors qu'une conséquence, et non la cause de la maladie :
« Le microbe n'est rien, le terrain est tout ».
À cet égard, P. Carton reprochait à la médecine de son époque,
marquée par les récentes découvertes de Pasteur,
de songer à traiter uniquement les symptômes
des maladies plutôt que leur origine.
P. Carton estimait aussi que la plupart des médicaments
et des vaccinations prescrits en médecine classique n'ont qu'une
action accessoire, bien souvent davantage néfaste que bénéfique
pour l'organisme, notamment en raison de tous les effets secondaires
qu'ils engendrent ; lesquels ne feraient qu'entraver des défenses immunitaires
affaiblies par la maladie, ce qui pourrait retarder la guérison,
ou la rendre seulement apparente et temporaire.
De même, il reprochait à la médecine de son époque d'être mutilante,
c'est-à-dire à dire de trop souvent prescrire l'ablation d'un organe
plutôt que de chercher à en résoudre les dysfonctionnements.
C'est pourquoi il recommandait d'éviter les interventions chirurgicales
pour les réserver, en ultime recours, à des cas d'urgence,
uniquement si le mode de vie nocif a occasionné des dommages irréversibles
ou trop importants pour envisager une rémission autonome.
P. Carton encourageait chaque patient à s'efforcer de
devenir son propre médecin en observant lui-même
les effets de tout changement apporté dans son mode de vie.
Au-delà d'une simple méthode de soins naturels, ses techniques
revendiquent une approche holistique de la personne.
Pour traiter efficacement, il insistait sur l'utilité
d'individualiser les soins, de les adapter, et de faire participer
activement le patient à son traitement, d'autant plus que les prescriptions
remettent souvent en cause la plupart des aspects du mode de vie.
P. V. Marchesseau, fondateur de la Naturopathie contemporaine en France,
pose les conditions du maintien de la santé et de l’équilibre fonctionnel,
par la synthèse des différentes médecines naturelles.
A la suite de ces précurseurs, la naturopathie en France
se diffusera grâce à R. Feuillé, L. Clair,
J. Leguern, A. Passebecq, R. Masson,
R. Lautié, A. Roux puis plus tard
D. Kieffer, M.Dogna, B. Boisson et bien d'autres…
Aujourd'hui ...
La naturopathie est reconnue comme une" Médecine non conventionnelle " par le Parlement Européen, et " Médecine complémentaire " à l'allopathie par l'Organisation Mondiale de la Santé.
Dans de nombreux hôpitaux, notamment ceux de l'A.P.H.P., des techniques utilisées en naturopathie (réflexologie, shiatsu, aromathérapie, méditation, relaxation, etc...) sont de plus en plus présentes, appréciées, et demandées tant par les soignants que par les patients!







